Déjà condamné à huit ans de prison en 2017, en son absence, l’ancien chef de l’organisation séparatiste basque Josu Ternera est rejugé à partir de mardi 15 juin, à Paris.
Il avait été condamné en son absence à huit ans de prison en 2017 : l’ancien chef de l’organisation séparatiste basque ETA Josu Ternera est rejugé à sa demande à partir de mardi 15 juin à Paris pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ».
Pendant deux jours, Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea de son vrai nom devra répondre à la barre du tribunal correctionnel de Paris de son rôle présumé au sein de l’Euskadi Ta Askatasuna (« Pays basque et liberté ») entre 2011 et le 26 juillet 2013.
Il lui est reproché d’avoir continué à jouer un rôle important au sein de l’ETA lorsqu’il vivait dans la clandestinité en Ariège entre 2011 et 2013.
En cavale depuis 2002, l’ancien dirigeant basque a finalement été arrêté en mai 2019 sur le parking d’un hôpital de Sallanches (Savoie), où il se rendait pour être soigné.
Sa condamnation en 2017 ayant été prononcée en son absence, il a pu demander à être rejugé en personne dans ce dossier dans lequel il comparaît libre ; il est assigné à résidence sous bracelet électronique depuis juillet 2020.
En 2018, c’est lui qui a annoncé la dissolution de l’ETA
Josu Ternera « est poursuivi pour la période pendant laquelle justement il était en train d’oeuvrer pour la paix », a fait valoir auprès de l’AFP l’un de ses avocats, Me Laurent Pasquet Marinacce.
« Il souhaite parler de ça et il souhaite que ce soit le plus ouvert possible », a-t-il ajouté, précisant que son client, aujourd’hui âgé de 70 ans, était « très fatigué ».
À partir de la fin des années 1970, Josu Ternera a été le chef politique de l’ETA, tour à tour inspirateur d’une stratégie d’attentats meurtriers puis promoteur de négociations de paix avec l’État espagnol.
En 1999, il est désigné comme l’un des trois négociateurs de l’ETA dans le processus de paix, processus finalement avorté. Le 3 mai 2018, c’est lui qui annonce la dissolution de l’organisation séparatiste.
Un autre procès attendu en septembre
Josu Ternera fera de nouveau face à la justice française en septembre prochain pour répondre de son appartenance à l’ETA entre 2002 et 2005. Dans ce dossier, il a déjà été jugé et condamné, en son absence, en 2010 à cinq ans de prison en première instance puis sept ans en appel.
Une fois ces procédures judiciaires terminées, il pourrait être remis à l’Espagne, la Cour de cassation ayant accepté en novembre dernier le principe de son extradition demandée par Madrid.
Créée en 1959 sous la dictature de Franco, l’ETA est accusée d’avoir tué au moins 853 personnes durant quatre décennies de violence au nom de l’indépendance du Pays Basque.